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Quelques désillusions.

Peu après cette phase extatique, je fus ramenée à la dure réalité, et ce sur bien des plans hélas. Ma plus intense désillusion concerna la couverture que l'on m'imposa. Vous voyez de laquelle je parle bien sûr : celle où l'héroïne a les cheveux jaune citron. Honnêtement, je n'ai jamais rencontré une seule lectrice qui me disait aimer cette couverture. Et lorsque Cartano m'envoya le projet, je lui dis aussitôt combien je la trouvais laide. Mais il me rétorqua qu'elle était parfaite, et que du reste elle avait été réalisée par un excellent artiste, et avait coûté plus cher que les autres couvertures des éditions Belfond -généralement une simple photo...
Que voulez-vous répondre à de tels arguments? Je dus m'incliner.
A la même période, Cartano m'appela, et me demanda si j'accepterais de modifier certains passages concernant la description du principal héros masculin, d'Ambremont, surtout lorsque j'évoquais ses "yeux de braise", ce qu'il trouvait cliché. Mais là je ne cédais pas. D'Ambremont a des yeux de braise. C'est ainsi. Et cela colle parfaitement au caractère brûlant de ce personnage, je suis certaine que vous en conviendrez tous. Ce n'est pas ma faute si d'autres auteurs ont déjà employé ailleurs cette expression, qui définit si parfaitement notre ardent chevalier!
Donc, Cartano conserva les yeux de braise...
Et sincèrement, je dois le remercier ici d'avoir donné pour consigne aux correcteurs de ne pas modifier mon texte; car j'appris par la suite que c'est loin d'être la norme, et que les éditeurs se réservent notamment le droit d'opérer de très larges coupes dans des ouvrages qu'ils trouvent trop longs, pour la simple raison que le prix du papier vient d'augmenter (ce que je devais au demeurant découvrir pour mes romans suivants).
J'eus une autre déception -tout à fait mineure celle-là- qui concerna Cartano lui-même, et j'espère qu'il ne m'en voudra pas de la raconter ici. Vous vous souvenez que j'avais parlé de sa belle voix suave et grave entendue au téléphone. Avec en plus un nom comme le sien, "Tony Cartano", je l'imaginais ayant tout du fringant étalon italien! Aussi fus-je assez surprise lors de notre première rencontre à Paris, quand je découvris un homme tout à l'opposé : il était barbu et énorme à l'époque (ce qui n'est plus le cas aujourd'hui je pense), une masse informe vautrée dans son fauteuil, avec à la bouche un gros cigare dont il ne semblait jamais se séparer. On aurait dit un gros chat, ronronnant et inquiétant.
La déception parut d'ailleurs partagée : de son point de vue, j'étais visiblement loin d'être aussi mignonne que sur la photo que j'avais envoyée -et qui figure plus bas sur ce blog- ce qui de toute façon était le cas.
Autre contrariété : la date de parution du roman, sans cesse reportée. Cartano, qui voulait en faire un évènement, surveillait la concurrence et ne voulait pas d'un autre ouvrage pour lui faire de l'ombre. Aussi reculait-il sans cesse la sortie du livre, qui finalement fut fixée pour Janvier 1993.
Et en réalité, je ne pouvais le deviner, mais les répercutions de ce retard allaient être considérables.

 http://www.editionsclarafama.com/page_pdt.php?section=2&selecte=12

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