Les premières difficultés furent liées au fait que je n'avais vraiment pas choisi un lieu et un cadre historique faciles à gérer. Songez donc qu'en 1992, internet n'existait pas. Pour les recherches, il fallait se rendre directement à la source, autrement dit en Italie, car la vie de Victor-Amédée II a suscité peu d'études en France. Or, il se trouve que les ducs de Savoie sont en fait les ancêtres des rois d'Italie (la famille existe encore, vous le savez peut-être). Ceux-ci ont été bannis de leur pays pour s'être alliés à Mussolini, et il y a en Italie une sorte "d'omerta" frappant cette famille. Par conséquent, malgré les relais amicaux dont je disposais à Turin, j'eus le plus grand mal à me procurer un ouvrage sur le premier roi des Sardes. Et quand j'y arrivais enfin, le livre était en italien... De surcroît, impossible de trouver le moindre livre sur Turin: toute l'Italie est touristique, sauf Turin qui est une ville très austère! Pour savoir à quoi cela ressemblait, je dus en fin de compte programmer un voyage in situ.
Mais nous n'en sommes pas encore là. Pendant que je m'évertuais à trouver des documents, je n'arrêtais pas mon récit et j'eus bientôt rédigé 30 pages -ce qui constituait en somme un premier cap. Arrivée là, je me dis qu'il était temps d'affronter l'oeil de lecteurs. C'est tout naturellement à ma famille que je m'adressais d'abord. Ma mère et ma soeur acceptèrent la corvée, et s'emparèrent courageusement du paquet déjà épais de feuilles manuscrites et pas toujours très lisibles. Elles me le rendirent plus tôt que prévu: toutes deux avaient "mordu" à l'histoire bien plus qu'elles ne s'y étaient attendu. Encouragée par leurs compliments, je décidais d'un autre test, plus ardu. Cette fois, c'est à une vieille dame bougon et dépressive que je m'adressais, dont la sympathie ne m'était pas forcément acquise. Et là, Ô surprise, lorsque je vins récupérer mon manuscrit, la dame avait une mine réjouie et enthousiaste peu habituelle chez elle; elle avait adoré et attendait la suite!
Ce fut mon premier vrai bonheur. Je savais à présent que j'étais capable de faire rêver un public difficile.
http://www.editionsclarafama.com/page_pdt.php?section=2&selecte=12
Mais nous n'en sommes pas encore là. Pendant que je m'évertuais à trouver des documents, je n'arrêtais pas mon récit et j'eus bientôt rédigé 30 pages -ce qui constituait en somme un premier cap. Arrivée là, je me dis qu'il était temps d'affronter l'oeil de lecteurs. C'est tout naturellement à ma famille que je m'adressais d'abord. Ma mère et ma soeur acceptèrent la corvée, et s'emparèrent courageusement du paquet déjà épais de feuilles manuscrites et pas toujours très lisibles. Elles me le rendirent plus tôt que prévu: toutes deux avaient "mordu" à l'histoire bien plus qu'elles ne s'y étaient attendu. Encouragée par leurs compliments, je décidais d'un autre test, plus ardu. Cette fois, c'est à une vieille dame bougon et dépressive que je m'adressais, dont la sympathie ne m'était pas forcément acquise. Et là, Ô surprise, lorsque je vins récupérer mon manuscrit, la dame avait une mine réjouie et enthousiaste peu habituelle chez elle; elle avait adoré et attendait la suite!
Ce fut mon premier vrai bonheur. Je savais à présent que j'étais capable de faire rêver un public difficile.
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